L’association zéro déchet Pays d’Arles et la designeuse Stéphanie Dick ont lancé le challenge zéro bouteille plastique dans leur ville. Une expérimentation difficile à mettre en place, qui servira de modèle pour d’autres territoires.
Par Sofia Colla I Publié le 22 Août 2019

Pour atteindre le zéro bouteille plastique, les commerces remplacent l’eau en bouteille par des gobelets réutilisables consignés ou des gourdes. (Crédit : Challenge zéro bouteille plastique)
Pour atteindre le zéro bouteille plastique, les commerces remplacent l’eau en bouteille par des gobelets réutilisables consignés ou des gourdes. (Crédit : Challenge zéro bouteille plastique)
Une ville sans bouteille plastique. Une utopie ? C’est en tout cas le défi que s’est lancé Arles, dans le sud de la France, depuis le mois de juin. Une initiative conjointe de l’association Zéro déchet Pays d’Arles et de l’écodesigneuse Stéphanie Dick, membre du mouvement Zéro Waste.

“C’est comme si la bouteille d’eau était invisible. Quand on a lancé le projet, beaucoup de personnes ont témoigné en nous disant qu’ils n’avaient jamais vraiment pensé à son impact”, raconte la designeuse.

La France est pourtant le troisième consommateur européen d’eau en bouteille : chaque minute, ce sont 10 000 unités qui sont vendues dans le pays selon les chiffres de l’Ademe. Des bouteilles qui finissent trop souvent dans l’océan.

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Changer les comportements
Un défi difficile à organiser à l’échelle d’une ville. “Supprimer les bouteilles plastique est un projet collectif, contrairement à d’autres petits gestes qui peuvent être un choix individuel. Pour l’eau il faut mettre en place un ensemble de points d’eau, les rendre visibles pour les consommateurs…”, poursuit Stéphanie Dick.

Pour se faire, l’écodesigneuse tente d’abord de mobiliser les élus. “Une perte de temps”, regrette-t-elle, pourtant indispensable pour installer de nouvelles fontaines publiques dans la ville, qui n’en compte aujourd’hui que deux.

Elle se tourne alors vers les commerces, pour mettre en place des points d’eau privés. Divers snacks, épiceries ou encore glaciers répondent à l’appel. “La première à s’inscrire était une coiffeuse, par conviction personnelle. On ne s’y attendait pas”, se rappelle la cofondatrice du projet.

Les commerçants participants ont plusieurs options : proposer des écocups consignées, que les clients peuvent rendre dans n’importe quel commerce participant, vendre des gourdes ou installer des fontaines à eau.

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“Le plus compliqué au début a été de leur faire comprendre que l’écologie n’était pas à mettre en opposition avec la rentabilité. La vente d’eau en bouteille est très profitable pour les commerces. C’est pourquoi on leur a laissé le choix de faire payer la recharge ou non, le prix de vente des gobelets réutilisables et des gourdes, des fournisseurs… On leur laisse cette liberté pour que chacun le fasse à son rythme”, explique Stéphanie Dick.

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